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FCO

 
 COMMUNIQUE DE PRESSE FIEVRE CATARRHALE OVINE :

La Confédération Paysanne voit rouge !

Castres, le 21 Janvier 2025
 
La Confédération Paysanne du Tarn n'accepte pas les propos mensongers du syndicat majoritaire qui nous accuse de n'avoir rien fait cet été pour les éleveurs touchés par la FCO* et la MHE. Il est un peu trop facile de faire de la récupération à de simples fins électoralistes.

Dès le 12 août, nous envoyions un communiqué de presse, et le 18 aout nous interpellions par courrier la préfecture du Tarn.La FCO* depuis fin juillet commençait à faire des dégâts sur les troupeaux ovins, les éleveurs gérant les symptômes sans trop avoir encore identifié la cause.

Nous demandions alors au préfet d'agir rapidement par la mise en place d'une cellule de crise. Nous apprenions, à notre grande stupéfaction, qu'un simple projet de cellule de veille était prévu pour septembre. Au cours de ces réunions, nous étions les seuls à demander un acompte de 5000€ pour chaque ferme touchée par la FCO* pour pouvoir soutenir les trésoreries, et les seuls à demander la gratuité des vaccins. Nous demandions également l'accès au vaccin sérotype 3 pour toute la France et la mise en place d'un fonds d'urgence, ce qui été finalement acté par le ministère en octobre.

La Confédération Paysanne, à l'échelle régionale et nationale, n'a cessé d'alerter les pouvoirs publics au cours des réunions de veille, en interpellant Carole Delga aux Pyrénéennes à Saint Gaudens et en s'exprimant au sommet de l'élevage à Cournon.

Nous avons en local, mis en place une boucle whatsapp entre éleveurs pour qu'ils échangent sur des solutions, pour qu'ils se soutiennent, et cela a été une bouffée d'oxygène pour certains malgré les pertes pouvant atteindre 40 % du cheptel.

Et pour continuer à soutenir et à apporter des réponses aux éleveurs, nous organisons une conférence, ouverte à tous, le 23 janvier animée par un vétérinaire et professeur de l'école vétérinaire de Toulouse sur le thème « FCO*-MHE : Les enjeux de l'immunité naturelle et vaccinale » à 14h30 à Lescure d'Albigeois et à 20h30 à Brassac.…/…

Pourquoi ce thème ?Car nous sommes conscients que les maladies vectorielles comme la FCO* et la MHE vont s'installer durablement, du fait du réchauffement climatique et vont muter en continu. La vaccination est une solution de lutte, mais nous nous engageons alors vers une course effrénée à la création de nouveaux vaccins qui engendrera une dépendance et un coût important pour les exploitations. Nous pensons nécessaire de travailler ensemble, sur des pistes de lutte parallèles et/ou complémentaires, afin de faire des propositions sur le court terme pour aider les agriculteurs en difficulté aujourd'hui, mais aussi sur le long terme pour rendre les élevages plus forts et moins démunis face à ces nouvelles maladies. Le travail sur l'immunité nous semble être la piste à creuser.

Avec les moyens humains et financiers dont nous disposons, qui n'ont rien de comparables à ceux du syndicat majoritaire, nous sommes présents et actifs, personne n'a le droit de dire le contraire !

Nous défendrons toujours l'élevage paysan et herbager etles installations nombreuses. Nous proposons des changements structurels, basés sur une régulation des marchés, une redistribution des aides et des marges, et pas des mesurettes, pour que les agriculteurs vivent de leur travail.

Nous rappelons que le bilan du syndicat majoritaire est désastreux avec la disparition de 70% des paysan-nes en 50 ans. Quel gâchis social et économique. 

Contacts presse :

  • Daniel DEBRUS : 05 63 75 18
  • Audrey LABIT : 06 88 48 25 17
  • Sandrine MIOT : 06 12 67 46 23
 
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FCO* – MHE : une crise sanitaire sans précédent

Depuis les années 2006-2009, jamais une crise sanitaire n'avait frappé les élevages de ruminants avec une telle violence et une telle ampleur géographique. La FCO* (fièvre catarrhale ovine) a refait son apparition à l'automne 2023, ainsi que la MHE, nouvelle maladie en France sur les bovins.

Des maladies liées au changement climatique

Ces maladies, d'origine tropicale, sont provoquées par des virus transmis par des moucherons culicoïdes qui ont élu domicile, grâce au réchauffement climatique, à des latitudes où ils ne vivaient pas auparavant. De la même manière que des mouches à myiases (Lucila sericata ou Wohlfahrtia magnifica) ou des moustiques tigres ou autres insectes sont remontés d'Afrique vers l'Europe depuis les années 90.

De nombreux sérotypes identifiés

La FCO* (ou maladie de la langue bleue) comprend au moins 27 sérotypes, ce qui rend compliquée la protection par vaccination car même s'il existe des vaccins polyvalents contre 3 sérotypes, il est évident que les laboratoires devront s'adapter aux nouvelles épidémies qui peuvent survenir dans les prochaines années. Ainsi le vaccin Syvasul protège contre les sérotypes 1,4 & 8 et un nouveau vaccin devrait être sur le marché en 2025 contre les sérotypes 3, 4 & 8. Quant à la MHE, elle comprend 7 sérotypes.

L'immunité naturelle

Depuis l'épisode 2006-2009, la vaccination était peu pratiquée, en dehors de l'obligation liée à l'exportation. Pour autant, les élevages ont été protégés par une immunité naturelle jusqu'en 2023, où le retour de la FCO* dans nos régions serait dû à un nouveau variant dû à une mutation du virus. La nouvelle épidémie a fait des dégâts considérables durant l'automne 2023 et l'été 2024. Jusqu'à 30 % de mortalité sur certains troupeaux.

On peut se poser la question : est-ce que mon troupeau est immunisé après cela ? En théorie, l'immunité naturelle est acquise pour toute la vie de l'animal, mais pour un sérotype et un variant donné du virus. Par ailleurs, il est difficile de connaître le nombre de brebis immunisées ou pas, sauf à faire des prises de sang et tests PCR.

Enfin, le prix à payer est très lourd si l'on prend en compte les pertes d'animaux, de chiffre d'affaire, le travail considérable de soins aux animaux, le stress, les traumatismes psychologiques.

Les vaccins

La solution temporaire et à court terme, bien que limitée aux sérotypes visés, est la vaccination, mais elle a un coût, et se heurte à la condition de disponibilité. Pour le sérotype 3, arrivé depuis les Pays-Bas, la Belgique et l'Allemagne, il est fourni gratuitement sur la zone contaminée et la zone régulée. Au 19 septembre, elle arrive au niveau de la Haute-Loire, le nord de la Lozère, de l'Ardèche, de la Drôme et englobe la Savoie.

Il est incompréhensible qu'il ne soit pas distribué sur tout le territoire français.

Qu'attendent les autorités ? Que le virus finisse de décimer les troupeaux du sud de la France déjà durement touchés par les sérotypes 8 et 4 ? Les éleveurs corses sont inquiets car le sérotype 3 est présent à 150 km de l'île, en Sardaigne. Pour le sérotype 8, il est scandaleux que le vaccin reste à la charge des éleveurs et que les stocks soient épuisés. On nous propose un autre vaccin, le seul disponible, qui coûte plus de 4 fois plus cher !

Le manque d'anticipation

Les services vétérinaires, la maison de l'élevage, les GDS* n'ont pas rempli leur mission d'information et d'anticipation au printemps 2024. Alors que des foyers de FCO* étaient identifiés tous les mois depuis janvier, une information assortie d'un conseil aurait pu éviter l'hécatombe de l'été. Une prise en charge des vaccins par l'État aurait pu rendre possible la vaccination à des éleveurs à la trésorerie fragilisée.

Les revendications de la Conf 

Lors de la cellule de « veille » (alors qu'il s'agit d'une crise) du 23 août , des revendications ont été formulées :

- prise en charge à 100 % de tous les vaccins

- indemnisation par un fonds d'urgence des pertes directes et indirectes

- une aide d'urgence de 5000 € par foyer

- une aide psychologique

La prochaine cellule de « veille » a lieu le 9 octobre en Préfecture. Nous exigeons des réponses concrètes et demandons également des recherches plus approfondies sur l'immunité naturelle.

L'avenir de l'élevage en France est gravement mis en question. En l'absence de solidarité et de soutien de l'État, des actions plus musclées pourraient être envisagées.

Le FMSE propose une indemnisation des pertes directes

« Les foyers éligibles sont ceux constatés entre le 1er juillet 2023 et le 31 août 2024, avec des pertes éligibles jusqu'au 31 décembre 2024. Cela représente une enveloppe fermée de 19 millions d'euros, avec application d'un stabilisateur en cas de dépassement de l'enveloppe. Le taux d'indemnisation des pertes est de 100 %. » Nous ne connaissons pas le barème pris en compte ni le nombre précis d'animaux morts sur le territoire ni le délai de paiement. Quid des pertes indirectes ?

Les éleveurs sont dans l'expectative et réclament une réponse claire et rapide.

Daniel DEBRUS

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